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Photo du rédacteurCarmen Buecher

Anne-Sophie Thomas, « éradiquer le mal-logement en créant un cercle vertueux »

Anne-Sophie Thomas, est une entreteneuse de 30 ans. Elle décide de se lancer dans des études d’immobilier. Elle monte, quelques années après avec son frère Emmanuel, un projet immobilier innovant, Gestia Solidaire. Créée en mars 2020, il s’agit d’une agence immobilière centrée sur l’économie sociale et solidaire.


Durant son parcours en droit immobilier, elle rejoint en alternance une entreprise d’économie sociale et solidaire spécialisée en immobilier. « J’ai travaillé dans cette entreprise, par la suite, six ans en tant que responsable administratif, juridique et comptable », livre Anne-Sophie. A travers ce projet, elle découvre un nouvel aspect de l’immobilier. « Cette dimension solidaire qui tend vers une logique de rentabilité limitée et d‘impact social et environnemental m’a tout de suite passionné », confesse la jeune femme. Elle part, alors, poursuivre ses études au Canada avec une maîtrise en administration des affaires en économie urbaine. « L’objet de ma thèse était de comprendre l’impact des politiques publiques sur le prix de loyers en France », explique-t-elle.


Réconcilier propriétaires et locataires


Tout ce savoir acquis durant ses études l’a poussé à co-fonder Gestia Solidaire, avec son frère Emmanuel. « Gestia solidaire est un réseau d’agences immobilières responsables qui permet de développer bien plus qu’un patrimoine en France », commente Anne-Sophie. Son frère, Emmanuel, apporte au projet son expertise sur la partie technologique et le marketing digital. « Nous avons accès le projet sur la problématique grandissante des invisibles mal-logés en France, continue l’entrepreneuse, soit plus de six millions de personnes qui ont des revenus limités et peu de garanties ». Toutes ces personnes aux profils "atypiques", qui ne rentrent pas dans les critères traditionnels, (étudiants sans garants, personnes actives sans CDI, familles monoparentales) cherchent à louer un logement et se retrouvent bloquées en raison de leur revenu insuffisant. Anne-Sophie et Emmanuel apportent, à travers Gestia Solidaire, leur solution pour pallier ces problèmes grâce à plusieurs points :

1- Inciter les propriétaires à offrir des logements moins chers grâce à un système gagnant-gagnant qui leur permet d’économiser sur leurs impôts fonciers et trouver des aides aux travaux pour rénover leur bien.

2- Rééquilibrer les rapports locatifs en apportant une garantie gratuite pour les propriétaires qui couvre les risques de loyers impayés et de dégradations (Visale, GLI inversée). Mais surtout accompagner les locataires à trouver des aides complémentaires pour bonifier leur dossier.

3- Appuyer le développement d’une offre de logement alternative sur le marché locatif public pour les étudiants en offrant de la gestion locative déléguée aux bailleurs sociaux.


« Eradiquer le mal-logement »


Leur objectif premier et ambitieux est « d’éradiquer le mal-logement en créant un cercle vertueux ainsi qu'une offre alternative de logements pour répondre aux besoins des invisibles mal-logés », poursuit Anne-Sophie. Ce projet souhaite également rendre l’investissement locatif responsable accessible aux propriétaires particuliers grâce aux nouvelles technologies. Ces deux entrepreneurs vont ainsi développer des outils qui vont appuyer leurs conseils aux propriétaires particuliers, mais aussi faciliter la mise en location et le parcours d’accès aux offres de logement pour les locataires.

« Mes principales motivations étaient de porter un projet qui me tenait à cœur et qui avait du sens notamment en construisant ce projet avec mon frère et associé », explique l’entrepreneuse. « J’ai été également portée par le leadership féminin dans mon entourage proche mais aussi avec les femmes entrepreneuses pour lesquelles j’ai pu travailler », confesse la jeune femme. « Je pousse les femmes, qui veulent se lancer dans l’entreprenariat, à ne pas se fixer de limites et surtout à oser », conseille-t-elle. « C’est aussi très important de se faire accompagner pour aller plus loin », clôture Anne-Sophie.


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